1914 - 2014

Publié le par Burugoŕi

 

100 ANS APRÈS :

NOUS AVONS OUBLIÉ

LES SACRIFIÉS

 

Il y a cent ans cette année, les puissances impérialistes se lançaient dans la plus grande boucherie militaire de l'histoire. Cette guerre industrielle – l'une des premières du genre mais la plus meurtrière – a pris la vie de 9 millions de personnes, pendant que 8 millions d'autres en sont revenus invalides.

Ceux qui ont été sacrifiés dans les tranchées n'étaient pas les mêmes que ceux qui avaient décidé la guerre. Il s'agissait de travailleurs, de prolétaires, enrôlés depuis l'enfance par le biais d'une éducation revancharde ayant pour seul but de former des petits soldats. Parmi ceux s'était retrouvés dans le camp Bleu-Blanc-Rouge : quelques français, mais surtout beaucoup de peuples des colonies extérieures comme intérieures. Des gens pour qui le français était une langue étrangère, des gens qui se faisaient passer à tabac par leurs instituteurs parce qu'ils ne parlaient justement pas la langue du colon, des gens qui sont parfois morts faute de pouvoir comprendre les ordres. Ont donc été sacrifiés des travailleurs -pour la plupart colonisés – qui n'avaient aucun intérêt à participer à cette boucherie, décidée par les bourgeois. Il ne faut pas oublier que des femmes aussi ont souffert à cause de l'impérialisme : celles qui ont dû fuir leur foyer, situé dans une zone de combats, celles dont les soldats ont profité alors qu'elles étaient vulnérables, celles aussi qui se sont mobilisées pour soigner les soldats blessés et qui ont par exemple respiré des gaz toxiques.

Il y a cent ans cette année, le capitalisme avait franchi un pas décisif. Une raison de plus pour dire : « socialisme ou barbarie ».

 

Mais pour dire « socialisme ou barbarie », encore faut-il lutter concrètement contre cette dernière. On a vu aujourd'hui des discours de politiciens, de militaires, d'historiens bourgeois. Ces gens-là ont tenu leurs beaux discours sur la dignité humaine et l'horreur de la guerre, eux qui n'hésitent pas à envoyer des gens à l'abattoir partout où cela peut servir leurs intérêts. Pendant ce temps, un silence assourdissant est venu du milieu militant qui se dit progressiste, voire communiste. Aucun acte pour dénoncer les guerres inter-impérialistes faites au détriment des peuples. Aucun acte en hommage aux mutins et aux déserteurs, aux soviets de Strasbourg, car l'Alsace a été envahie par la France et non pas reprise.

Pourtant, en ce 11 novembre 2014, nous sommes à une date-clé du centenaire et de toute la propagande que les vainqueurs (la classe bourgeoise) font autour de cet événement.

Aujourd'hui, nous avons oublié notre tâche historique. Nous avons oublié les sacrifiés. Et si nous continuons à oublier notre histoire, non-seulement elle deviendra tragi-comique, mais nous serons nous aussi sacrifiés dans l'oubli.

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T
toujours aussi débile
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